Le père absent et l’histoire de Rosalie dans mon cabinet de psychologie à Nice

 

Le père absent dans l’existence de l’enfant est une réalité qui laisse l’enfant démuni. L’univers interne de l’enfant est touché lorsque l’absence du père correspond à son décès.

L’absence de père ne signifie pas toujours la mort psychique de son image ou de sa représentation mais elle peut perturber le développement psychoaffectif de l’enfant.

L’absence absolue du père, réelle ou symbolique, peut amener une structuration psychotique. Et au désordre chaotique de la fusion avec la mère.

Le père absent et l’histoire de Rosalie

L’absence du père dans la filiation l’évince de sa place symbolique. L’ordre maternel confine l’enfant. C’est l’exclusion de la fonction tierce. Celle qui interdit l’inceste. La Loi qui interdit l’inceste concerne la différence des sexes, l’ordre des générations. L’enfant pourrait être enfermé dans la génération des “parents-enfants” si la Loi symbolique fait défaut (interdit de l’inceste) . Et une fois adulte, se retrouver “démuni” dans l’exercice d’une fonction parentale.

Concernant les pères qui démissionnent ou renoncent partiellement, la filiation peut se greffer par ailleurs. D’autres adultes que ceux de la filiation deviennent alors responsables légitimes de l’avenir de l’enfant et peuvent aussi instaurer la fonction tierce séparatrice (les beaux-pères, les pères d’adoption…).

L’importance est  la qualité de la  construction des liens entre le père et son enfant aux travers des différentes étapes de son développement.

Le père absent et l’histoire de Rosalie

L’absence prolongée du père : peu importe la cause qu’il s’agisse d’un abandon pur et simple ou d’une absence prolongée impliquant une longue séparation avec l’enfant. Si celles et ceux qui entourent l’enfant ne lui donnent pas les causes réelles de l’absence. L’enfant idéalisera de manière anormale son père et en construira une autre image.

Quelque fois, le père profère à l’égard de l’enfant des menaces d’abandon. Il les utilise dans le but de punir ou de discipliner l’enfant. Il peut s’agir de menaces d’abandonner la famille, de retirer son amour à l’enfant. De se suicider si l’enfant continue à agir de telle façon, de le tuer ou de tuer l’autre parent. Ce comportement génère chez l’enfant un sentiment de peur, d’impuissance, de culpabilité qu’il pourrait retrouver tout au long de sa vie d’adulte en développant des angoisses, des dépressions.

Un père qui s’accroche à son enfant en l’obligeant à le prendre en charge, à devenir le parent. L’enfant ne peut pas traverser sa période d’enfance comme ses pairs. Il grandit trop vite et le laisse avec un sentiment d’insécurité permanent.

Le père absent et l’histoire de Rosalie 

Nous pourrions rajouter aussi comme père inadéquat, celui qui bat physiquement de façon régulière son enfant.

Tous ces comportements inadéquats provoquent chez l’enfant un réel manque de confiance en lui. Ce dernier peut développer une timidité excessive et des difficultés d’adaptation dans le milieu scolaire ou dans la société en général. Il manquera souvent de maturité et demeurera trop dépendant. Le sujet pourrait souffrir d’angoisses, de dépressions, d’obsessions, de phobies. Il aura une propension développée à réprimer sa colère. Son désir d’amour, d’aimer et d’être aimé, pourra se manifester de façon disproportionnée au moyen par exemple de tentatives de suicide, de paroles culpabilisantes ou de manipulations de toute sorte.

La mort réelle du père influence la vie de l’enfant, son absence réelle et l’événement tragique sont supportés de différentes façons par l’enfant, selon son âge et le discours reçu concernant l’événement.

La mort du père est difficile à affronter. C’est toute la famille qui doit modifier sa structure  et élaborer la douleur du deuil. Et selon la prise en charge ou pas, et la manière dont le deuil est élaboré, la perte sera longuement ressentie.

Toutes ces carences du sujet par l’absence psychologique ou physique du père peuvent se transformer et le deuil peut se faire par le biais de l’haptopsychothérapie. En effet, aller à la rencontre des engrammes, des émotions du sujet en l’accompagnant de manière contenante, sécurisante l’aidera à faire son deuil et à dépasser quelque chose.

L’histoire de Rosalie

Rosalie a perdu son père, elle avait 11 ans. Cette dernière a eu l’impression que tout s’effondrait ce jour-là. Elle s’est dit “comment on va faire.” La perte de son père a été d’autant plus traumatisante pour Rosalie car sa mère a été dans l’incapacité de faire face à cette situation. Pour elle, il fallait faire comme si de rien n’était.

Pendant les séances d’haptopsychothérapie, Rosalie a dit adieu à son père et a fait un acte symbolique. S’est sentie beaucoup mieux et a pu s’exprimer sur le fait qu’il n’était pas normal que sa mère décide de faire comme si de rien n’était.