Le gisant et l’histoire de Fabien dans mon cabinet de psychologie à Nice

 

Le gisant et l’histoire de Fabien. Qu’est-ce qu’un gisant? Il s’agit d’un être qui porte à son insu la mémoire d’un deuil non résolu. C’est Salomon Sellam qui est à l’origine du concept du syndrome du gisant.

La personne gisante va vivre à moitié, elle est comme divisée : la mémoire du mort et elle. Souvent, nous retrouvons des hyperactifs, toujours dans le mouvement afin de se sentir vivants et des déprimés, des effondrés. Un individu hyperactif peut se retrouver en dépression et vice versa pour le déprimé qui peut se retrouver dans une hyperactivité. L’individu oscille entre l’un et l’autre.

Les sujets avec un style gothique sont souvent des gisants, généralement vêtus de noir.  Ils vivent pour deux donc ne vivent pas vraiment leur vie. Il y a un tiraillement entre Eros (celui qui a envie de vivre) et Thanatos (la mémoire du mort).

Pour repérer un gisant, il existe des phrases clés ainsi que des attitudes. “J’ai l’impression de ne pas vivre ma vie, je nage à contre courant, je dois en faire trois fois plus que les autres pour obtenir des résultats…”

 

Le gisant et l’histoire de Fabien

Selon Salomon Sellam , une personne est gisante quand sa date de naissance ou de conception est reliée à la date de décès d’un de ses ascendants ou encore quand la personne porte le même prénom. Il s’agit d’un décès injustifié et injustifiable pour la famille qui a vécu le drame (enfant mort très jeune, suicide d’un adulte etc.).

Si le deuil n’a pas été achevé par les générations précédentes, il reste souvent bloqué au stade de la tristesse. Et la mémoire du mort survit à travers la génération d’après. C’est une réparation automatique transgénérationnelle. Pour faire un deuil complet, le sujet doit passer par plusieurs phases :

  • le déni
  • le marchandage (si cela s’était passé comme ça et peut-être que…)
  • la colère
  • la tristesse et la dépression
  • l’acceptation (à partir du moment où il y a compréhension).

Les conséquences de cette réparation nous emmènent soit vers une maladie organique soit vers une maladie psychique (un mal être etc.). Nous sommes inconsciemment chargés de réparer les drames.

Avec l’haptopsychothérapie, le patient va pouvoir dire adieu à ce défunt. Il sera accompagné de manière sécurisante par le thérapeute par le contact psycho tactile. Il rédigera une lettre symbolique pour libérer l’inconscient familial.

L’histoire de Fabien

  • Le contexte :

Depuis une vingtaine d’années, Fabien se sentait toujours très mal au printemps sans savoir jamais identifié ce qui se passait. Il se sentait dépressif, avec une envie de rien jusqu’à ce que la période de son anniversaire arrive et qu’il se sente revivre. Il oscillait entre moment asthénique et hyperactivité.

J’ai proposé à Fabien des séances d‘haptopsychothérapie.

  • Le déroulement de certaines séances :

Nous construisons ensemble son génosociogramme (arbre généalogique) et un nombre de choses se révèle à lui. Comme le fait qu’on ne fasse pas attention aux enfants dans cette famille. Que ces derniers puissent mourir, qu’il y a eu un inceste symbolique. A savoir, que sa grand-mère maternelle a perdu son père lors de la seconde guerre mondiale le 5 février 1945. Il avait 18 ans. Elle n’avait certainement pas fait le deuil car alors qu’elle était mariée, elle a ramené dans son couple un amant né un 5 février. Cet amant sera le père de la mère de Fabien.  Sa mère, étant issue d’un inceste symbolique et d’un couple illégitime, est psychotique. Et cette psychose se perpétuera au sein des générations futures : le frère de Fabien est psychotique et sa sœur a deux enfants psychotiques.

Il place sur l’arbre le sœurs de sa mère et là il comprend qu’il est gisant d’une de ses tantes décédées.

L’histoire de Fabien

En tant que thérapeute, je contacte Fabien par le toucher psycho-tactile. Il se sent rassuré et sécure, et ensemble nous dirons adieu à cette petite Christine (la tante) morte de la coqueluche. J’utiliserai des signifiants qui le ramèneront à l’ici et maintenant. “Toi, tu es bien vivant, tu peux prendre toute ta place, tu peux te déployer au monde et bienvenu…”

Je fais faire à Fabien un acte symbolique. Il écrit à cette tante qui n’a pas vécu longtemps et lui dit adieu. Fabien brûlera cette lettre après me l’avoir lu et mettra les cendres dans une enveloppe pour les déposer dans la mer. Il a ressenti alors un grand soulagement.

  • Les prises de conscience :

Il comprend la psychose de sa mère à travers ces séances. Il  comprend cela à travers les révélations de l’arbre et surtout le fait qu’il n’ait pas eu d’enfant malgré son désir.

Depuis ces séances, Fabien se sent complétement débarrassé de toute trace de mal être au printemps.