L’attachement, le détachement et l’histoire de Jacques dans mon cabinet de psychologie à Nice

L’attachement et le détachement

 

Je définirai l’attachement et le détachement. Enfin, je présenterai l’histoire de Jacques

Selon la définition du Larousse, l’attachement se définit comme le sentiment d’affection, de sympathie.

C’est un vif intérêt qui lie fortement à quelqu’un, à un animal, à quelqu’un.

Selon John Bowlby, l’attachement est un processus instinctif. Il assure la survie de l’espèce en maintenant une proximité entre la mère et son enfant. Celui-ci naît social et se construit par des relations avec son entourage. L’attachement commence dès la grossesse et se crée dans les trois premières années de la vie.

Le sujet établira des relations sociales, au cours de son existence, en fonction du lien d’attachement qu’il aura surtout eu avec sa mère qui reste la figure d’attachement d’origine. La proximité de la mère et sa réponse plus ou moins rapide aux besoins de son enfant lui permettent de se sentir sécurisé et protégé.

Il va d’ailleurs favoriser cette proximité par ses pleurs, ses regards, son sourire. Une mère disponible avec des attitudes constantes envers son enfant sera perçue comme une figure d’attachement stable. L’enfant, se sentant secure, se considérera lui-même comme aimable et méritant de l’affection.

L’attachement et le détachement suite…

L’attachement de la mère se modifie au fur et à mesure que l’enfant croît. Il supporte les absences de sa mère de plus en pus longues mais il reste bouleversé si elle ne revient  pas au moment attendu par lui.

La notion de présence/absence de la mère est très importante dans le développement de l’enfant. Elle permet à l’enfant de mentaliser, à savoir qu’il comprend et intègre que l’absence de sa mère ne dure pas.

Il apprend donc à identifier et à nommer ses souffrances internes ainsi que la patience nécessaire pour gérer son angoisse. La mentalisation sera une alliée précieuse pour gérer les éprouvés de sa vie d’adulte.

Mary Answorth développe une méthode qui permet de classer en trois catégories les types d’attachement: B, A et C. L’étude concerne des enfants âgés entre 12 et 18 mois.

L’enfant est, dans une salle fermée contenant des jouets, avec un parent en présence d’un examinateur. Au cours de  l’étude, on demande au parent de sortir de la salle à deux reprises pour une durée de trois minutes et de revenir. On observe le comportement de l’enfant pendant que le parent est présent, puis lors des séparations et des retours du parent dans la salle.

L’attachement secure (type B)

Avant la séparation, l’enfant explore la salle et les jouets, en gardant un œil sur son parent. Lors de la séparation, il cesse d’explorer et manifeste de la détresse. Au retour du parent, il recherche sa proximité, établit un contact physique avec lui et se console rapidement.

L’expérience démontre bien que le parent répond de manière constante et appropriée aux signaux de son enfant en étant disponible, cohérent et aimant.

L’enfant apprend qu’en exprimant ses besoins, on va s’occuper de lui. Il réalise qu’il mérite de l’affection.

L’attachement insecure évitant (type A)

L’enfant explore l’environnement sans s’occuper de la présence ou de l’absence du parent. Il ne manifeste pas de signe de détresse lors du départ de son parent et ignore ses tentatives d’entrer en interaction à son retour.

Là l’étude menée révèle que les demandes de l’enfant sont accueillies par de l’agressivité, du rejet ou de l’indifférence.

L’enfant apprend qu’en montrant de la détresse, il n’y a que des conséquences négatives. Il conclut qu’il ne mérite ni amour ni affection.

L’attachement insecure ambivalent (type C)

L’enfant est anxieux dès l’entrée dans la salle. Il n’explore pas, reste collé à son parent et le sollicite avec insistance. Il manifeste une grande détresse lorsque la séparation a lieu. Lors du retour du parent, il résiste à son contact et n’est pas consolé par lui.

Dans ce cas, la réaction parentale est imprévisible. Le comportement de l’enfant peut être accueilli soit avec de l’enthousiasme soit avec de la colère.

Comme le parent est impossible à décoder, l’enfant n’arrive pas à déterminer ce qu’il doit faire pour lui faire plaisir. Il conclut qu’il ne mérite ni amour ni affection.

Mary Main propose d’ajouter une catégorie : la D

L’attachement insecure déorganisé (type D)

L’enfant présente un mélange de comportements d’évitement et d’ambivalence. Ses comportements sont incomplets, non dirigés. Il est craintif, confus, sans stratégie cohérente.

Ce cas se présente quand le parent est désorganisé et peut maltraiter l’enfant. L’enfant ne sait pas quoi faire, puisqu’il ne se sent pas en sécurité, ni lorsqu’il est loin du parent, ni lorsqu’il s’en approche. Il en résulte une image de soi non estimable.

Le détachement

Nous pouvons évoquer que généralement si l’enfant est dans l’incapacité de se détacher, c’est parce que la mère est dans l’agrippement (c’est elle qui n’est pas détachée de sa propre mère et qui est donc dans l’incapacité de se détacher de son enfant).

Pour Frans Veldman, l’attachement et le détachement sont des notions clés comme celle de sécurité de base. Pour que le détachement se fasse, l’attachement secure doit être présent. Un enfant se détache de la mère grâce au tiers séparateur : souvent son père à la naissance (dans le premier détachement) mais aussi l’espace social.

L’angoisse du 8ème mois, concept de René Spitz, est un concept très important. En effet, l’enfant va taire la différence entre les personnes qui le soignent et une personne inconnue. C’est la première manifestation de l’angoisse proprement dite et de l’angoisse devant l’inconnu et son visage. On peut voir apparaître la peur, la crainte d’un danger, avec parfois tentative de fuite. Il a l’impression d’être abandonné par sa mère.

Pour Mélanie Klein, l’angoisse du 8ème mois vient du fait que l’enfant projette la mauvaise mère devant l’étranger.

Ainsi, si un enfant est laissé pendant cette période d’angoisse du 8ème mois, par exemple un couple qui part en vacances à ce moment là, le sujet peut toute sa vie durant ressentir l’angoisse d’abandon et développer des symptômes comme de l’insomnie chronique.

La thérapie haptonomique va permettre au sujet de vivre un attachement secure et par conséquent de se détacher. Ainsi, il pourra s’apercevoir de l’envolée de son symptôme d’insomnie.

L’histoire de Jacques : le détachement de son vécu

Jacques a 47 ans, il est célibataire. Il est très attaché à sa mère alors que cette dernière est envahissante et a tendance à “l’engloutir”. Il a été élevé sans soutien de ses parents, dans un environnement catholique où selon lui il ne fallait rien dire lorsqu’il se faisait agresser par ses camarades de classe.

L’élaboration thérapeutique

Je propose à Jacques des séances d’haptopsychothérapie afin de se détacher de son vécu.

Ce que le séances lui ont apportées 

Jacques se faisait insulter par ses camarades et surtout par les filles qui étaient très méchantes à son égard. Malheureusement, il ne trouvait pas de soutien auprès  de ses parents.

Pendant cette séance, il évacue beaucoup la colère ressentie pendant cette période et remet à leur place “toutes ces pestes”. Il ressent alors un grand soulagement et dit “je suis un homme maintenant et plus un petit garçon et j’ai la possibilité de dire aux gens ce que je pense.”

On voit bien que Jacques a pris sa place en s’affirmant et surtout s’est détaché de ce vécu car il a réussi par la suite à s’exprimer davantage auprès des personnes qui l’entourent sans ne plus être soumis.